La moustache

Mais qu'est-ce que c'est que ce film ? Une pub pour Gilette ? Un pamphlet contre les hommes moustachus ? Ah non ! Un film sur la folie. Première scène : Marc prend un bain, demande à sa femme qu'est-ce que ça lui ferait s'il se rasait la moustache, elle ne sait pas, elle l'aime avec, elle ne le connait pas sans. Elle sort faire des courses, il se la rase vite fait, organise une petite mise en scène pour qu'elle se rende compte le plus tard possible de son acte. Et il dévoile son visage et... elle ne se rend compte de rien. Ils vont chez des amis, là encore : rien, nada, niet. Il s'énerve, se fâche : "tu sens pas quelque chose là ? il manque rien là ?!". Mais il n'est pas fou pourtant ? On l'a bien vu se raser la moustache ? Et sur les photos qu'il ressort, il le voit bien il n'est pas aveugle, il avait une moustache, et sa femme qui lui dit qu'il n'a jamais eu de moustaches... Que se passe-t-il ? Est-ce un complot ? Sa femme. Sa femme a tout manigancé. TOUT. Il le sait bien, sa carte d'identité comporte bien une photo  de lui avec une moustache ! Il n'est pas fou bon sang !
La moustache est la descente aux enfers de la folie. Calme, fou, il pose pleins de questions auxquel il ne se prend pas la peine de répondre. Des réponses vous n'en aurez pas, ou peu. Emmanuel Carrere laisse planer tout le mystère qu'il faut, n'en rajoute jamais. Il sème des évènements clés qui se répercutent sur tout le film. Dans le désordre une carte postale, un lacet cassé, une veste verte, une histoire de radiateurs et bien entendu le rasoir. La moustache est un film qui fait réfléchir, y a-t-il une explication logique à tout ça ? Que se passe-t-il ? Où est la frontière entre le réel et l'iréel ? Doit-on croire ce que l'on voit à l'écran ? N'attendez pas de réponses, comme je l'ai dit plus haut vous n'en aurez pas, en tout cas pas clairement.
Vincent Lindon et Emmanuelle Devos nous offrent une exellente partition, tout en sobriété. Des césars pour les acteurs ? En tout cas il le mérite. Pourquoi pas les oscars aussi ? Meilleur film étranger ? Pas le choix de toute façon.
Vraiment pour le moment LE film français de 2005.

La moustache
film français / 2004
réalisateur : Emmanuel Carrère
avec : Vincent Lindon , Emmanuelle Devos , Mathieu Amalric

Comments

[Anouk]

Moi à moi-meme : Et avec les fautes d'orthographes et les répétitions en moins ça donne quoi ?
Moi : ... Shut up please.

- Désolée pour cette interruption du programme qui ne se veut même pas drôle -

[Anouk]

.. Hum, quitte à contredire, mais tant pis, je n'ai vraiment, mais alors vraiment pas aimé ce film. Peut-etre que ma tête était bien trop hermétique le soir où je l'ai vu, peut-être que je n'aime pas du tout Emmanuelle Devos ( Les gouts et les couleurs ... ) peut-etre aussi que la réflexion sur la folie, où tous les autres thèmes ( et il y en a ) abordés par ce film m'ont paru bien bien faciles. J'ai eu l'impression durant cette heure et quelques poussières, de suivre la réflexion d'un scénariste pseudo-intellectuel, et d'un réalisateur qui s'est contenté de filmer ce qu'on lui disait de filmer, sans réelle profondeur et avec la seule conviction de faire un truc super métaphorique, dans la poésie de l'incohérence cohérente. Mais si au fond c'est simple.

Le but serait de n'avoir pas de but ? Pas de réponse puisque la folie n'en exige aucune, puisqu'il n'y a rien à expliquer ? Ou alors ( bien sur c'est tellement simple ) les réponses sont là pour les esprits éclairés qui savent regarder. Très bien, qu'à cela ne tienne. Mais avec un peu plus de finesse, s'il-vous-plait. Le spectateur doit lui-même trouver ces réponses dans toute cette incohérence de plans, d'images, de scènes d'une lenteur excessive ? Ok, j'ai définitivement trouvé la mienne en rejettant ce film pour lesquel j'avais beaucoup d'espoirs.

Après, ce n'est que mon avis, et je ne critique en rien ceux qui ont aimé ( encore heureux, non mais ! ) :D

[cinefan]

Un film vertiginueuxx magistral qui nous liasse totalement perplexe. Mais un grand film à voir cet été

[Hélène&les gars]

c'est chou, mais essaie de réfléchir quand même un peu, si si, il y a des réponses dans ce film (qui n'est pas sur le cyclisme). réflexion sur le temps, la mémoire, l'autosuggestion parce que finalement le lacet cassé, ben ... !
bizoux.