L'homme tranquille
Le duo John Wayne/John Ford n’a pas produit que des westerns, j’en veux pour preuve L’homme tranquille.
Quelque part en Irlande, le boxeur américain Sam Thornton (John Wayne)
retourne dans son village natal pour s’installer dans la maison de ses
ancêtres et s’y marier avec Mary Kate Danaher (Maureen O’Hara). Il lui
faudra s’adapter aux mœurs et coutumes locales…
Loin de ses grandes épopées, John Ford signe ici une petite comédie
sans grande prétention. Bien entendue on reste bouche bée devant tant
de niaiserie qui fleure bon La petite maison dans la prairie. On ne
peut qu’éclater de rire aussi devant tout le machisme du film (pas
question d’amour fou ou interdit ici, on respecte les règles et bobonne
va faire cuire le potage), c’est…ahurissant, il n’y a pas d’autres
mots. Ainsi donc ici l’américain va chambouler tout le petit monde,
bouleverser les mœurs, apporter la modernité, bref : jouer les
bienfaiteurs.
Mais le film parvient à se regarder, car outre le fait c’est neuneu à
en crever, le film nous rappelle l’époque bénie des écrans projetés,
des tout-en-décor, et des synchronisation à deux balles (pendant que
l’héroïne chante heureuse parce que John Wayne veut l’épouser, elle
s’arrête de chanter et la chanson continue ( !) ).
Là où l’on sent bien la patte de John Ford, c’est dans la confrontation
des personnages, le plus souvent au bar. A noter aussi que le film
finis sur un énorme duel mais sous forme de bagarre, où tout le monde
(même le révérend et le cureton) se lance dans des paris et dans des
encouragements. Dénonciation du besoin de violence pour vivre ?
Un film niais, lourd et gnangnan jusqu’au trognon qui malgrès tout se
laisse regarder, on peut quand même halluciner sur les trois oscars du
film ( !).