La cité des enfants perdus
Avant de partir remplacer au pied lever Danny Boyle pour Alien : la résurrection, Jean-Pierre Jeunet travaillait avec un certains Marc Caro. Deuxième long-métrage de leur collaboration (après Delicatessen), La cité des enfants perdus s’impose pour ce qu’il est : un chef-d’œuvre.
Vivant en pleine mer sur une plateforme en compagnie de ses frères clones, Krank est privé de la faculté de rêver. Afin de palier à ce manque, il enlève de jeunes enfants pour leur voler leurs rêves.
Sorte de conte pour enfant virant au cauchemar, La cité des enfants
perdus nous enfonce dans les abîmes d’un univers décalé et terriblement
glauque (assuré par Caro) teinté de léger optimisme et d’histoire
d’amour (assuré par Jeunet).
Un film qui en impose un max comme dirait l’autre. D’abord ses décors
(césarisés d’ailleurs), ses effets spéciaux (avant d’être un
réalisateur médiocre Pitof était un concepteur d’effets spéciaux de
talent), des costumes géniaux (signés Jean-Paul Gaultier), et ses
tonnes d’idées visuelle et scénaristiques.
Difficile de critiquer ce film tant il est baroque et étrange. Tout le
monde ne peux pas l’apprécier, ça c’est clair et net, mais qui pourrais
nier ses énormes atouts visuels ?
On retrouve toute la bande à Jeunet pour ce film, outre Marc Caro on a
Ron Perlman, Dominique Pinon, Rufus, Jean-Claude Dreyfus, Pitof et le
compositeur attitré de David Lynch Angelo Badalamenti.
Dès le départ le film sentait le bide, Jeunet n’ayant pris aucune
véritable star, préférant juger sur le talent et les gueules que sur la
notoriété. Le casting est donc en tout point parfait.
Le film fut un énorme échec à sa sortie, énorme production française
pour l’époque (90 millions de francs), il provoqua le dépôt de bilan de
la société de la productrice Claudie Ossard, qui avais pris d’énormes
risques pour ce film quasi-certains de ne pas trouver un public à la
hauteur de son budget (rassurez-vous cependant c’est elle qui a produit
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain).
Un véritable chef-d’œuvre, destiné à être culte (il en présente
d’ailleurs tous les symptômes, bide monumental à sa sortie, univers
unique..), parfait dans la forme et dans le fond, que dire de
plus…monumental !