L'effet papillon
Attention ! Pour parler de l'effet papillon il vaut mieux l'avoir vu, c'est pourquoi j'ai mis des éléments du film dans cette critique. Il ne sagit toutefois pas à proprement parler de spoiler, aucun véritable moment de l'histoire n'est révélé, et ne devrais pas beaucoup faire changer votre point de vue sur ce film. Néanmoins si vous voulez pleinement profiter de ce film, il est déconseillé de lire cette critique.
Régulièrement un petit film devient la coqueluche de la critique et du
public (principalement composé d’adolescents). Généralement ce film est
un film d’auteur présentant un ou plusieurs héros avec une ou plusieurs
caractéristiques bien particulières. En ce moment le film à la mode
c’est donc L’effet papillon. Enfin à la mode…ça fait un petit bout de
temps qu’il l’est mais il le reste, en tout cas jusqu’à ce qu’un
nouveau film fasse son petit bang.
Le film pars d’une idée assez sympa : appliquer la théorie du chaos au
voyage dans le temps. Un tel concept peut faire peur, laissant espérer
(ou redouter c’est selon) à l’arrivée un jolie petit nanard. Pourtant
ici le concept est relativement bien géré.
En fait le film en lui-même est sympathique, il se laisse regarder mais
après il ne marque pas plus que ça, l’intérêt du film étant dans les
surprises des vies alternatives d’Evan (Ashton Kutcher) son potentiel
de revisionnement est donc assez limité.
Certaines personnes sont devenues des détracteurs acharnés du film à
cause de la violence. Pourtant bien que les auteurs du film qualifient
leur film de « cru et violent » L’effet papillon
reste relativement
soft laissant une grande place à la suggestion (ex : le chien incendié,
on se dis que c’est impossible de montrer le chien incendié, la réponse
se trouve dans la question : ça ne sera pas montré à l’écran, dommage).
Si le catalogue d’horreurs en tout genre est relativement large (outre
le chien incendié on a la pédophilie, la maltraitance d'enfants, le
meurtre entre enfants, la fille défigurée, le bébé explosé, un viol
entre gars aussi et j'en passe), son
traitement ne laisse absolument pas passer une émotion de malaise qui
aurait pourtant grandement servis le film.
En lui-même le film regorge d’idées en tout genre, comme une petite
commotion cérébrale suivi d’un saignement du nez à chaque fois qu’Evan
modifie sa mémoire (avec un bruitage qui rend les scènes
particulièrement immondes) ou tout ce qui concerne son voyage dans le
temps qui est assez bien foutu (l’idée de se servir d’aides mémoire
fallait y penser quand même).
Les acteurs sont très bons, d’autant que la chose s’avérait
particulièrement délicate étant donné les alternatives des vies (comme
Tommy tantôt immonde connard tantôt fervent religieux).
Là où le film fait fort c’est dans sa manière de parler de la fatalité.
Ainsi chaque chose qu’Evan fera pour le bien se transformera en
cauchemar, ou bien c’est lui qui devra souffrir pour que tous les
autres soient heureux.
Avec tout ça on croirait vraiment que le film est génial mais pas du
tout ! Si les 50 premières minutes sont vraiment excellentes, le reste
devient malheureusement trop répétitif, l’intérêt se résumant à savoir
les vies alternatives et le passage qu’Evan modifiera. Et c’est
d’ailleurs là qu’on rentre dans la faiblesse du scénario : ses
incohérences. Car le film en est truffé. Si ça n’était que de petites
incohérences d’accord on laisse passer, mais là ! Que l’infirmier juste
à côté d’Evan et de son père ne capte rien à leur conversation, que le
fait qu’Evan se crucifie les mains en même temps qu’il fait un dessin
et que l’un des évènements soient retenus dans la vie « normales »
(sans modif’ quoi) et l’autre ne soit là que pour prouver à Carlos
qu’Evan est un envoyé de Dieu, ça passe quand même moyen. De même que
le trou noir pendant la scène de Robin des bois (encore une scène
supposé atroce qui laisse indifférent). Bref, une multitude
d’incohérences faisant réellement tâche dans un scénario pourtant bien
ficelé.
Et je ne parle pas des multitudes d’effet ultra tape-à-l’œil comme les
flash-back ou les retours en arrière (partant pourtant de la bonne idée
d’un tremblement des lettres).
En clair un bon petit film lourdement handicapé par ses énormes bourdes
scénaristiques et toute sa deuxième partie beaucoup trop répétitive.
Dommage.