Land of the dead
On le sait George A. Romero n’a plus à prouver grand-chose du côté du
film de zombie. Il a ainsi marqué les années 60, 70 et 80 avec sa
trilogie culte. Les années 90, quant à elles, ont faillis avoir une
adaptation de Resident Evil, et vu la qualité du script (juste ici) on
peut qu’être dégoûté par le choix (minable) de la société ayant les
droits (d’autant que la société du JV se disait très emballé par le
script de Romero). La première décennie du nouveau millénaire verra
donc (a vue serait plus juste) Land of the dead, dernier opus de sa
tétralogie des morts vivants.
Dès les premières images, on sait que le film n’a rien à voir avec ce
qui se fait à l’heure actuelle en matière de films de zombies (il faut
dire qu’à part le sympathique L’armée des morts on n’a pas eu grand-chose
de comestible à se mettre sous la dent). Ici on revient à l’époque où
le sang ça éclaboussait vraiment, où les zombies arrivaient et
déchiquetaient tout ce qu’ils trouvaient, et où les cinéastes n’avaient
jamais peur de rajouter des effets gore. Car malgrès sa faible
interdiction (-12) Land of the dead est bien plus gore que L’armée des
morts par exemple. Dans ce dernier les effets gore se limitaient à des
impacts de balles, des pieux dans les têtes ou des têtes (oui encore)
explosées à gros coups de fusil à pompe. Ici les zombies ils ont la
dalle et ils vont pas se gêner, allant même jusqu’à se bouffer
eux-même. Quand ils mordent, ils mordent. Doigts, nombrils, tout y
passe et on en redemande.
Mais que serait un film de zombies si aucune dénonciation ne se
trouvait sous cette épaisse couche de gore ? Ainsi le film dénonce deux
choses : tout d’abord le terrorisme. Les zombies étant les méchants
terroristes présents partout et les gentils étant les gars se
retranchant dans des villes-dictature. Et c’est là qu’intervient la
seconde dénonciation. Car dans ces fameuses villes (dans celle que l’on
voit en tout cas) c’est toute une dénonciation sociale qui arrive.
Ainsi la grande majorité des gens pauvres est gouvernée et manipulée
par une poignée de richards habitant évidemment dans une tour
surprotégée. On crois d’ailleurs rêver (mais en fait non) quand on
entre dans cette fameuse tour ! Les gens vivant comme s’il n’y avait
pas de zombies sur Terre !
Du côté du casting, mis à part Dennis Hopper
qui n’est qu’une caricature de cliché, on a tout du bon. Les acteurs
ont de belles gueules et sont bien dans leurs rôles. Ils sont pour la
plupart peu ou pas connu, et c’est là que l’on sent un peu plus le côté
série B. Car Land of the dead n’est rien d’autre qu’une « simple »
série B, pas comme les autres certes, mais ça reste du B. A ce propos,
qui dis série B dis petit budget, ici 15M$ et au vu du résultat à
l’écran on reste bouche bée (tiens un jeu de mot), surtout quand on commence à comparer.
Quand on sait par exemple que L’effet papillon a coûté 13M$ et que tout
le monde a dis que les réal’ avaient gérés leur petit budget comme des
chefs, que dire pour Land of the dead ? Lui qui possède énormément de
scènes avec des figurants (en costume et maquillé généralement), des
tas de décors, des explosions, des litres de sang, un véhicule
transformé et aussi la ville, la ville vue dans sa globalité ne laisse
à aucun moment transparaître son petit budget.
Dernier point : on ne s’ennuie pas pendant le film, ce qui est
malheureusement bien rare de nos jours où les réalisateurs semblent se
foutre de faire des films de 2h20 tant qu’ils développent bien leurs
sujets. Ici le film dure 1h30 c’est parfait, il n’en demandait pas
plus.