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A life of cinema
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7 septembre 2005

Dobermann

dobermann

Difficile de trouver dans le PCF (paysage cinématographique français) un film plus décrié, plus critiqué, plus haïs par tout et par tous. Certains magasine allant même jusqu’à qualifier le film d‘« emmerdant », « chiant », « sinistre » ou tout simplement « nul ». Que de haine donc pour un film réputé pour sa grande violence. Ne connaissant même pas l’histoire je me lance dans le visionnement du film sans apriori (négatif comme positif). Et c’est donc ça ?
Mais où est passée toute la violence qui a fait la réputation du film ? C’est peut-être moi appartenant à cette génération de cinéphiles insensible à la violence mais j’ai beau chercher, il n’y a rien de véritablement choquant, et pourtant d’autres films sont parvenus à me faire tressaillir et me tordre sur mon fauteuil (ou ma chaise ça dépend des fois). Ici la violence c’est purement et simplement du second degré, à partir du moment où l’on regarde le film au second degré toute la surenchère trouve sa justification là où, au premier degré, on commençait sérieusement à douter du film.
Tiré de bouquins (et dans les bouquins on se permet tout, même le plus inmontrable) Dobermann trouve pourtant son inspiration ailleurs, chez Luc Besson en fait. Même plans de caméras stylisés, même goût de la démesure, même méchant très méchant, jusqu’à l’utilisation des femmes (les femmes dans les films de Besson, toute une histoire), ici une muette (Monica Bellucci plutôt convaincante il faut bien le dire) et une autre qui ne dira pas un mot non plus (Jan Kounen a d’ailleurs maladroitement expliqué dans une interview qu’il sagissait de sortes d’idéales féminins…il s’en est excusé néanmoins).
Le film est stylisé à l’extrême, plans de caméras, lumières, décors, jeux d’acteurs, on se croirait dans un clip ou une pub, à la rigueur dans un court-métrage expansé.
Disons-le clairement, Dobermann ne possède pas de scénario, pas d’histoire, pas de véritable fil d’Ariane. C’est juste des affrontements entre des gangsters et des flics. D’ailleurs ici il n’est nul question de bon/mauvais, tout le monde est méchant et puis c’est tout (ce qui renforce par ailleurs l’aspect cartoon du film).
Le film possède de grands contrastes, d’un côté le gros film d’action français (gros moyens, effets spéciaux (j’y reviendrais d’ailleurs) explosions en tout genre) et de l’autre le côté plus film d’auteur, film de pote (des scènes à la Défense avec Romain Duris tournées le week-end sans autorisations, les gens apparaissant dans le film sont pour la plupart des membres de l’équipe technique ou des potes (Gaspard Noé y joue un vendeur de kébabs))). Sans oublier les caméras, tantôt utilisant des grues ultra sophistiquées contrôlées par ordinateur tantôt la bonne vieille caméra à l’épaule dans des plans tournés en catastrophe.
Concernant les effets spéciaux ils sont magnifiques, pas au sens de « ouah qu’est-ce que c’est beau » (réaction possible par exemple devant les dinosaures de Jurassic Park) mais au sens de « c’est fait en synthèse ? c’est fait en vrai ? ». Impossible en effet de dissocier le vrai du faux. On retiendra la scène de l’attaque du fourgon du début (plan sur Vincent Cassel qui tire, demi-tour à 180° en bougeant à toute allure vers le fourgon et explosion) et l’explosion du « jo hell » (deux policiers en flamme expulsés du bar tombant dans le fleuve en un plan continu).
On peut regretter au film d’un peu trop viser le culte, dans les dialogues notamment, trop de répliques sont lourdes et mal placées (comme le « mais madame, on n’est pas des voleurs » qui n’a rien à foutre là), mais après tout ça contribue au charme du film.
Alors non Dobermann n’est pas un film « nul », « chiant », « sinistre », mais il n’est pas non plus le film culte adulé par certains, c’est juste un bon gros film d’action qui fait dans la démesure, on aime ou on aime pas mais une chose est sûre, il ne laissera personne indifférent.

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Commentaires
R
le film avait parlé de lui à sa sortie mais le feu de l'autodafé cinématographique n'était que de paille.<br /> Kounen expliquait par lui même dans le journal Isabella Giordano du cinéma que sa violence était une violence de spectacle, dont le seul intérêt était l'adrénaline. Or comme tout coup d'adrénaline: c'est intense, jouissif mais c'est aussi éphémère.<br /> le film n'a que peut d'intérêt: des méchants très méchants et des gentils encore plus méchants, au final aucun personnage n'est attachant. Raté.
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