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A life of cinema
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15 mars 2006

Renaissance

Voilà un film que j'attendais sans attendre (comprendre par là que je ne comptais pas les jours mais que j'ai vu dès sa sortie). Un pure film d'animation pour adultes made in France. Voilà qui s'avérait pour le moins excitant. D'autant plus excitant que le film possède une charte graphique pour le moins singulière, faisant totalement (ou presque...) abstraction de la couleur, se contentant de noir OU blanc (sans nuance de gris). Les craintes que j'avais depuis la bande-annonce se sont malheureusement confirmées, à savoir que le film pèche énormément du côté de l'animation des personnages (ça a l'air de rien mais ça peut bousiller un film), nous renvoyant à de simples cinématiques de jeux vidéo. Alors on a beau dire et fanfaronner sur tous les toîts que c'est de la motion capture bla bla bla, il n'empêche que ça fait pas naturel, et que en comparaison les animations des personnages des indestructibles sont bien plus réussies. Mais en plus - et c'est TRES énervant - les doubleurs du film sont tous soit des habitués des doublages "normaux" (des films pas francophones) soit des habitués des doublages des jeux vidéo (ce sont souvent les mêmes d'ailleurs), ce qui donne au jeu des acteurs une superficialité énervante (associée à leurs mauvais mouvements le film est tout de suite gravement handicapé). Deux derniers points techniques. Le premier, c'est l'horrible synchronisation des paroles sur les lèvres. Moi qui me faisait une joie de voir un film tout de synthèse vétu avec des synchronisations labiales pour un texte français... Bon passons. Le deuxième point, c'est que le noir ou blanc n'est pas toujours très lisible/pratique, notamment pour pouvoir situer les personnages dans les décors ou tout simplement comprendre ce que l'on voit à l'écran.
Mais passé tous ces aspects purement technique, que reste-t-il au film ? J'ai déjà parlé du doublage, non seulement les acteurs ont l'air con-vain-cus de leur texte, mais en plus celui-ci est d'une niaiserie et d'une facilité à tomber. Abandonnons donc immédiatement tout le côté du jeu des acteurs, et concentrons-nous sur l'histoire du film. Eh bien à vrai dire, je n'ai jamais rien vu de pire. Bon, je savais déjà que le film débordait de clichés, mais cliché ne veut pas forcément dire mauvais, et j'espérais au moins qu'il saurait jouer avec. Eh bien pas du tout ! Et ça commence dès le début avec le héros fort et musclé (et le doubleur de Michael Douglas) qui, contre l'ordre de ses supérieurs, va sauver un petit enfant pris en otage à lui tout seul en battant à mains nus trois malfrats armés. Des clichés comme ça le film nous en sert à la pelle, tant et si bien qu'à la fin c'est l'overdose (dès le début en fait). Au niveau de l'histoire, c'est exactement pareil.
SPOILER

La méchante grosse société qui veut conquérir le monde, qui joue double-jeu, la procureur corrompue, le héros démis de ses fonctions, ses collègues qui l'aident,... Seul le rapport entre les deux soeurs est plus réussie, inversant parfois les stéréotypes (ici c'est la fille qui a réussie qui s'est fait élever par celle qui n'a pas réussie).

FIN DU SPOILER

Mais tant de clichés peuvent être bien utilisés, encore faut-il savoir le faire. Et c'est là que la mise en scène pèche. Jamais (je dis bien jamais) je n'ai ressentis à un quelconque moment une quelconque oppression, un sentiment d'insécurité total (qui est théoriquement le sentiment recherché lorsque l'on a un big méchant très puissant qui contrôle tout de partout).
Seule la fin est un peu plus surprenante que le reste, mais bon, ça casse pas trois pattes à un canard. Un petit mot encore sur la course-poursuite que j'attendais de pied ferme et qui est...exactement comme ce à quoi je m'attendais, c'est à dire mal filmée, sans tension dramatique avec des voitures qui tournent décidément trop vite (enlevant une crédibilité et donc une tension).
Que reste-t-il alors ? Eh bien le plaisir de voir un parti-pris graphique pas détestable, un Paris du futur en numérique (qui assume son côté français, n'est-ce pas monsieur Bilal ?!).
Je ne parlerais pas de la "morale" du film, on a rarement vu plus facile et plus vite expédié.
Voilà, une grosse grosse déception en somme, mais gardons espoir qu'un jour l'animation française nous fera un chef d'oeuvre, un vrai.
Cela dit Renaissance confirme le "cliché" (si l'on peut dire) de l'infographie française (films & jeux vidéos), à savoir que c'est bien foutu, mais que décidément ça n'a pas d'âme.

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Commentaires
M
Tout est relatif:<br /> <br /> La forme est excellente n'en parlons plus, on est quasimment tous d'accord là-dessus. Bien que j'ai vu dex critiques argumentées sur la réalisation et le montage.<br /> <br /> Les reproches que j'ai le plus lus sont ceux sur le scénari. Oui il est classique et sans surprise (quoique la toute fin, on la voit pas forcément venir), mais ne vallait-il pas mieux cela pour un coup d'essai qu'un délire pseudo-philosophique qui risque de se perdre (parce que tout le monde n'est pas Mamoru Oshii)?<br /> <br /> Un bon polar d'anticipation ça fait pas de mal, il ne faut pas forcément voir "Renaissance" comme un choc visuel qui pêche par un scénario classique, mais plus relativement comme un polar classique qui s'offre un visuel choc. Certes c'est quasi la même chose, sauf que le point de départ permet selon ce qu'il est de mieux apprécier le reste.<br /> <br /> Parce que la bouteille à moitié vide c'est aussi celle que l'on peut remplir :)
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