Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A life of cinema
A life of cinema
Publicité
Archives
26 juillet 2007

Transformers de Michael Bay (USA/2007)

transformers__affiche_   
    Transformers
s’annonçait comme une sorte d’aboutissement dans la carrière de Bay, la rencontre parfaite entre l’auteur et le sujet. Bref, on en attendait beaucoup, trop peut-être, et même si la déception est présente elle n’en reste pas moins minime.

    Evidemment Transformers reste avant tout un pur film de Michael Bay, c’est-à-dire beauf au possible, limite raciste sur les bords (les deux noirs et leurs mères respectives…), et qui ne s’embarrasse d’aucune subtilité dans tout ce qu’il dépeint. Ainsi la bimbo de service est une bimbo de service vêtue comme une bimbo de service, et jamais Bay ne se foule ne serait-ce que le petit doigt pour essayer de la rendre crédible, et tant qu’à faire autant la filmer sous les angles les plus racoleurs possibles, ça fera toujours rigoler le public. C’est un peu comme ça pendant tout le film. Mais lorsque les scénaristes décident de faire en sorte qu’un soldat opérant sur un aéroport ait perdu un ami dans le crash d’un hélicoptère alors que ce même hélicoptère vient juste d’arriver sur la base, ou qu’un ordre du président envoyé en morse soit annoncé comme « confirmé » alors que le soldat n’a rien fait que déchiffrer le code, tout ça obéit à une ligne directrice très stricte dans son genre : au diable la subtilité et la crédibilité, l’important est que le public saisisse l’idée en quelques secondes sans avoir à montrer de longues procédures laborieuses.

    Viennent alors les scènes d’action, annoncées comme spectaculaires au possible, et surtout mises en scène avec plus de « finesse » qu’à l’accoutumé. Eh bien force est de reconnaître que ces dites scènes remportent mon adhésion, même si de légers bémols sont à noter. D’abord Bay a beau s’être amélioré, ces scènes restent un bordel difficilement déchiffrable par moments. Alors certes l’idée générale est compréhensible. Au Qatar, on comprend bien que les soldats sont d’un côté et se font tirer dessus par le "deception" de l’autre côté. Le problème c’est qu’au niveau géographie des lieux c’est zéro. Aucune implication du spectateur dans la scène, il ne peut que contempler passivement l’action. Alors certes le mixage et la réalisation sont assez immersives, mais le fait est que la plupart du temps on a plus le sentiment de se retrouver face à un clip d’un film qu’au dit film.

    Ensuite ces séquences d’action manquent parfois de lisibilité. Certes c’est du Bay, inutile de s’attendre à du McTiernan ou du Cameron, mais le problème est que lorsqu’il filme ses robots, tonton Michael les cadre très rarement en plans larges, ce qui a tendance à rendre ces passages un brin brouillon. D’ailleurs, c’est quand il se décide enfin à élargir son cadre que Bay devient plus efficace. La séquence humoristique chez Sam en est une preuve, puisque jusque là on ne comprenait jamais vraiment où était qui. Et là magie, le plan large arrive et c’est même rigolo, étonnant non ? Un deuxième exemple (le seul autre qui me vient à l’esprit en fait) est lors de la « poursuite » sur l’autoroute. Bon je passe sur le fait que l’on ne comprend rien à cette poursuite, qu’il n’y a aucune implication et qu’il faut un petit moment avant de réaliser que les voitures expédiées sur les bas côtés sont des voitures de « civils innocents » (faut dire que 5 secondes avant l'autoroute était vide), mais le grand moment culminant arrive lors de la grande confrontation entre Optimus et un autre (Mégatron je crois), cadrée en plan large et filmée au ralentit. La situation est claire et impressionnante, et un grand nombre de « wouah », « putain », « la vache » sont subitement lâchés dans la salle (alors que d’habitude rien).

    Les combats de robots ne répondent pas non plus à l’attente qu’ils avaient créés. Déjà, ne serait-ce que leur transformation pêche. Trop longue, mal filmée et surtout incroyablement inutile, puisque jamais exploitée dans le film si ce n’est à des fins esthétiques. Viennent alors les combats (quand il y en a…) qui ne sont finalement qu’un amas de pièces de métal difficilement déchiffrables. Heureusement, qu’ils ne constituent pas la majeure partie de l’action, sinon ça aurait vraiment été imbuvable.

    Un petit mot aussi sur le concept très mal exploité. La BA nous disait « certains sont venus pour nous protéger, la plupart sont là pour nous détruire », et au final on a l’impression (du moins jusqu’à un certains moment) que les gentils sont plus nombreux que les méchants, faisant considérablement diminuer la tension du film (personnellement, j’aurais plus vu les méchants robots manipulant les fichiers de la police et de la sécurité, faisant ainsi s’affronter les héros contre des gentils avant l’affrontement final, ça aurait été nettement plus intéressant que « on est tous ensemble et on va leur botter le cul »).

    Mais alors qu’est-ce qui fait que malgré tout, Transformers séduit ? Eh bien parce-que sous ses défauts, Transformers est avant tout un film de Michael Bay, c’est-à-dire caricatural, bourré de cliché et délicieusement con, à tel point que ça devient hallucinant que quelqu’un lui ait confié 150M$ pour adapter des jouets. Bref, c’est lorsque l’on a cette musique qui recycle à peu près tout ce que l’on trouvait dans les Bay, ces longues focales à contre-jour sur un coucher de soleil (coucher de soleil par ailleurs présent à chaque décollage d'avions, et ce quel que soit le moment de la journée), ces supers ralentis de frimeurs (« ouais, j’ai filmé Jon Voight au ralenti, trop cool »), ces magnifiques travellings circulaires (il nous refait le coup de Bad Boys 2 !) cette espèce de démarche sincère quand il filme l’arrivée des robots, détruisant tout mais gentils quand même, qu’il présente le « cube » sur un ton très sérieux (fou rire garantie) ou qu’il donne au film cette fin « apaisante », quand il prend dix plombes pour présenter le personnage principal et le passé de son grand-père (hop, ni vu ni connu je t’embrouille) et qu’il s’éclate à filmer des scènes comiques de drague, Bay signe une œuvre certes incroyablement maladroite, mais tellement conne et bourrine qu’elle en devient jouissive à un point absolu (enfin non, pas aussi absolu que Bad Boys 2).

    Bref, Transformers reste avant tout un film de Michael Bay, à savoir racoleur, caricatural, frimeur, bourrin, mais au final attachant et pour le moins jouissif. 4,75/6

transformers
L'un des rares plans vraiment lisibles du film
(et aussi le plus impressionnant).

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité