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A life of cinema
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11 novembre 2005

La boîte noire

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    Véritable OVNI dans les daubes habituellement produites chez Europacorp. Enfin daubes, daubes... ça serait un jugement un peu (beaucoup) trop hatif que de jeter chaque productions Europacorp. Car franchement comment nier l'efficacité d'un Le baiser mortel du dragon ou le comique d'un 15 août ? Si leurs qualités restent sujettes à débat, elles ont au moins le mérite de trouver leur public. Malheureusement la diversité n'était pas le fort de la boîte, et entre film d'action et film d'action, la société peinait à se renouveller. C'est désormais chose faite avec le plutôt très réussie La boîte noire de Richard Berry. Film ambitieux, prétentieux (habituellement c'est un défaut mais c'est tellement rare dans le cinoche français misérabilisme que ça en devient une qualité) et surtout réussie. Dommage qu'il soit quasimment condamné à l'échec, et ça ne peut que renforcer mon opinion sur une chose : Europacorp. veut changer. ça plus le prochain Tommy Lee Jones et le retour de Besson à la réalisation, la société au jolie logo cherche à se racheter une image de marque, en arrêtant de produire produit calibré sur produit calibré. Parlons-en de calibres avec La boîte noire justement. Quel public ? Quel âge ? Quelle catégorie ? Mystère total. Plutôt que de gâcher l'intrigue, l'équipe marketing a préféré faire une bande-annonce certes efficace, intriguante, et par ricochet donnant envie d'en voir plus - donc le film - mais au demeurant extrêmement austère, et son absence de clarté quand à son statut ne peut que faire fuir bon nombres de spectateurs. Une chose est sûre, La boîte noire surprend, même pour ceux qui ont lu la nouvelle (puisqu'elle n'occuppe que la première partie du film).
On pourrait critiquer au film beaucoup de choses : des effets spéciaux pas si réussies, une tendance un tantinet trop prononcée à vouloir allez vers le spectaculaire, l'évènementiel, le dramatique ultime (on se croirait dans du Lynch à certains moments), mais le simple fait que ce soit un film français lui pardonne tout, même son énorme manque de rythme et sa fin très facile et pas du tout prévisible deux heures à l'avance.
José Garcia est époustouflant, le reste du casting n'est pas en reste, et propose par ailleurs de bien belles têtes d'affiches là encore sacrifié par le marketing au profit de l'histoire.
Richard Berry, en plus d'être un excellent acteur, est un très bon réalisateur, sa réalisation en parfaite adéquation avec le sujet, ses angles toujours plus spectaculaires, des effets toujours plus "choc". A noter la très belle photo du film.
Si La boîte noire n'est pas un chef-d'oeuvre - loin de là - de par ses multiples défauts de rythme et de scénario, il n'en demeure pas moins un hônnète divertissement, mais surtout il annonce un certains changement dans le cinéma français : un cinéma ambitieux, qui n'a plus peur de grand chose, ne se passant plus exclusivement à Paris (ça change), et un nouveau pas vers ce monde merveilleux qu'est la littérature française, proposant suffisamment de consistance pour combler les trous actuels.
A noter aussi l'apparition, dans le film, de Pierre-Ange Le Pogam (producteur de Michel Vaillant entre autres) dans le rôle du patron véreux exploitant ses employés, un sens de l'auto-dérision évident de la part d'Europacorp.

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Commentaires
W
Tu n'a pas parlé de l'interprétation de Gerald Laroche qui est un acteur fantastique, tu mérite qu'on t'émascule a mains nues.
M
J'ai vu ce film au cinéma et je n'avais pas lu la nouvelle, l'ambiance dégagée dans la bande annonce m'a immédiatement séduit et j'ai adoré. Glauque, oppressant, avec un bon suspense et une fin bien trouvée, mais surtout un Garcia qui m'avait déja soufflé dans "Le Couperet" et qui réitère avec brio un rôle noir.
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