Man on fire
Tony Scott semble patire de l'énorme (que dis-je, infini) talent de son frère ainé, à savoir Sir Ridley Scott. Il essaye donc de copier (platement) le style visuel de son frangin, sans grande réussite disons-le tout de suite. Car là où Ridley Scott
sait adapter son style au sujet de ses films, son frérot lui semble
vouloir en foutre pleins la vue, au détriment du film. En soi le film
n'est pas franchement mauvais, il est même plutôt réussie, mais à force
de vouloir en faire des tonnes, Tony Scott plombe le
projet qui s'écroule sous un amas indigestes de scènes
incompréhensibles, sans raisons aucune (la moindre discussion aussi
calme et douce soit-elle se transformera en bouilli à la moindre
occasion). En gros on sent bien que le petit Tony veut se démarquer de
son talentueux de frère. Et c'est d'ailleurs fort dommage, car avec Ennemi d'Etat et Spy Game,
il faisait quand même preuve d'un savoir-faire indéniable pour livrer
des blockbusters bien au dessus de la moyenne. Ainsi à force de trop
vouloir en faire, il gâche tout. Détail amusant, son meilleur film (True Romance)
faisait lui beaucoup plus dans la simplicité de la réalisation, comme
quoi on a beau vouloir en rajouter toujours plus, la simplicité reste
le meilleur moyen d'être efficace.
Pour le reste pas de problèmes, Dakotta Fanning est hallucinante et Denzel Washington
joue son jeu habituel, sobre et efficace. L'histoire, sans grande
surprise (même le rebondissement final ne m'a pas surpris, c'est dire)
assure une bonne fluidité à l'ensemble.
Pour résumer, le film pêche
par excés, tant dans sa réalisation que dans le déroulement de
l'histoire (le drame n'intervenant qu'au bout de cinquante longues
minutes, Tony Scott voulant visiblement à tout prix nous attendrir sur la gamine). Au lieu de vouloir faire dans l'esbrouffe visuelle, Tony Scott ferait mieux de réfléchir au film avant de vouloir épater la galerie. Et c'est pas avec son prochain film (Domino) qu'il va réussir...