Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A life of cinema
A life of cinema
Publicité
Archives
11 novembre 2006

Mémoires de nos pères (Flags of our fathers) de Clint Eastwood - USA/2006

flags_of_our_fathersEntrons directement dans le vif : j'ai détesté ce film. Passé outre l'exercice de style de faire deux films pour montrer les deux points de vues différents d'un seul évènement (une première pour le film de guerre), Flags of our fathers est avant tout une réflexion sur l'imagerie et la propagande en temps de guerre. Là déjà, deux problèmes. D'abord, passé la première demie-heure dans laquelle les références "subtiles" (je mets entre guillemets parce-que faut quand même pas être con pour les voir) à la propagande et l'imagerie défilent de manière sympathique (à ce moment on est plutôt confiant dans le film), on ne nous sert plus par la suite que l'histoire promo de trois soldats supposés être sur la photo du drapeau. Et ensuite, le propos n'est pas nouveau du tout et sent sérieusement le faisandé ! Ben oui quoi, les images, le faux, le mensonge public, tout ça, c'est quand même pas Eastwood qui l'a inventé ! D'autant que la réflexion bascule progressivement pendant le film sur "qu'est-ce qu'un héros", réflexion en soit intéressante, surtout vu le passif du réal' comme acteur (Eastwood est une imagerie de héros à lui tout seul), mais quand on nous sert que en fait les héros c'est tout le monde, et qu'un héros n'aime jamais être appelé comme tel, ben on commence à se demander si Eastwood nous prend pas un peu pour des mongols... (non parce-que Cronenberg (oui oui) avait introduit cette réflexion d'une manière infiniment plus subtile dans son A history of violence).
Bon je suis méchant sur la réflexion, mais enlevé ça, qu'est-ce qui lui reste au film ? Eh ben pas grand chose j'en ai peur ! Narrativement le film est une horreur. On passe de moments infernals qui jonglent entre grande batailles et fanfare si bien qu'on ne sait plus où donner de la tête (personnellement mon déjeuner commençait à remonter...) à une fin qui dure des plombes (avec la même petite musique au piano insupportable tout le long). Les combats (parce-qu'il y en a) semblent être décalqués sur ceux de Saving Private Ryan (la comparaison est inévitable...), la maîtrise en moins (là c'est juste illisible et gerbant, évidemment y en a qui vont me sortir que la guerre c'est illisible et gerbant...), la photo pareil (les expérimentations visuelles de Kaminski en moins), la musique affreuse, les sfx bien foutus mais trop voyants (ok ça c'est le budget), seul le casting reste sympa et sans grosse faute (et ça fait plaisir de revoir Robert Patrick, dans un petit rôle certes, mais quand même).
Autre défaut agaçant : le film est tellement classique que l'on peut deviner en permanence ce qui va suivre (au mort près), ce qui est, vous en conviendrez, plutôt gênant pour un film qui par moments veut retranscrire un chaos...
Au final le film a pour lui une réflexion pas totalement dénuée d'intérêts (l'imagerie du début, les familles et leur héros) mais souffre de trop nombreux défauts et surtout d'une maladresse trop grande pour rester dans les mémoires (sans jeu de mot faisandé). Déception donc.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité